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• 1782; var. tatan 1793; formation enfantine à redoublement, de tante2 ♦ (1881) Pop. Homosexuel efféminé. ⇒ tante, tantouse. Une tata. « Le tonton est une tata. — C'est pas vrai, gueula Gridoux » (Queneau).tataInterj. (Nouv.-Cal.) Au revoir. Syn. nana.————————tatan. f. Fam. (Langage enfantin.) Tante. Syn. (Afr.Subsah., Madag.) tantie, tantine.————————tatan. m. (Afr. subsah.)d1./d HIST Rempart de terre qui entourait les villages en Afrique occid., à l'époque précoloniale.|| Habitation fortifiée d'un chef.d2./d Mod. Mur entourant une grande concession, un village.I.⇒TATA1, subst. fém.A. — [Dans le lang. des enfants, appellation affectueuse pour tante] Tata et tonton. C'est curieux, cette figure de la Tata, de cette vieille dévouée, qui avait douze cents francs de rente et qui s'était faite domestique de son neveu et ne voulait personne pour l'aider dans ce service, où elle mettait une adoration jalouse (GONCOURT, Journal, 1883, p. 290). Dis donc, tata Marceline, dit Zazie, tu te fous de moi ou bien t'es vraiment sourdingue? (QUENEAU, Zazie, 1959, p. 86).B. — Pop., vx. Femme bavarde, mijaurée. Madame Tata. (Dict. XIXe et XXe s.).— Loc., vieilli. Faire sa tata. Faire son important(e); faire des manières. Ce sont les plus dégingandées [les ouvrières] qui font le plus leur tata, qui prennent pour descendre les airs les plus innocents et les plus dignes! (HUYSMANS, En mén., 1881, p. 246).C. — Arg. Homosexuel de sexe masculin; homosexuel passif. Synon. arg. tante. I' s'parfume (...) comme un' tata (BRUANT 1901, s.v. coiffer). Dans cette région de l'espace le monde s'y montre très choisi; de l'industriel en tweed, de la bourgeoise en bas de soie et dessous réduits, de la tata sélect, enfin en gros, c'est cher, quoi (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 143).Prononc. et Orth.:[tata]. Homon. et homogr. tata2. Plur. des tatas. Étymol. et Hist. I. 1690 « lisière par laquelle on retenait un enfant qui apprenait à marcher » (FUR.). II. 1. 1793 tatan « tante » (J.-J. AMPÈRE, let., 17 oct., in A.-M. AMPÈRE, Journ. et corresp., p. 9 ds QUEM. DDL t. 12); 1796 tata « id. » (RESTIF DE LA BRETONNE, Monsieur Nicolas, IV, 7e part., p. 1984 ds R. ARVEILLER ds Mél. Gamillscheg (E.) 1968, p. 33); 2. 1845-46 « femme qui se mêle de tout, fait l'importante » (BESCH.); 3. 1881 « homosexuel » (ds ESN.). I onomat. enf. II déformation enf. de tante. Bbg. QUEM. DDL t. 38.II.⇒TATA2, subst. masc. ou fém.[En Afrique Noire] Enceinte fortifiée à l'intérieur de laquelle vivent le chef noir, sa famille, ses gens et ses bêtes. Elles étaient très grandes quelquefois ces cités africaines; toutes étaient entourées tristement de tatas épaisses, de murs de terre et de bois qui les défendaient contre les ennemis ou les bêtes fauves (LOTI, Spahi, 1881, p. 316). Ses gens construisirent un tata sur le Sankarani, un ouvrage assez fort, protégé par une épaisse chemise de terre battue et par un marigot de la rivière (VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 256). Dans le Soudan saharien, l'emploi de la terre et du pisé l'emporte (...): remparts, maisons, greniers, tatas, ou forteresses en sont construits (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 151).Prononc. et Orth.:[tata]. Homon. et homogr. tata1. Plur. des tatas. Étymol. et Hist. 1875 « enceinte fortifiée dans laquelle vit un chef africain avec ses gens et ses biens » (Lar. 19e). Mot africain, vraisemblablement du Soudan.1. tata [tata] n. f.ÉTYM. 1782, in D. D. L.; tatan, 1793, encore chez Stendhal (Correspondance, 1800, Pl., t. I, p. 13); déformation enfantine à redoublement; de tante. → Tonton.❖1 Tante (dans le langage enfantin). ⇒ Tatie. || Tata Michèle. || Tata et tonton. || Dis bonjour à tata, à la tata, à tata Françoise.1 (…) des dîners, que la tante Massabie faisait, tous les dimanches, chez sa mère. C'est curieux cette figure de la tata, de cette vieille dévouée, qui avait douze cents francs de rente, et qui s'était faite domestique de son neveu (…)Ed. et J. de Goncourt, Journal, 5 déc. 1883, t. VI, p. 198.2 Vx. Femme qui se mêle de tout, fait l'importante. || Madame, mademoiselle tata.3 Vx. Femme d'âge mûr, assez corpulente, d'allure peu élégante.2 — Le tonton est une tata. — C'est pas vrai, gueula Gridoux, c'est pas vrai, je vous défends de dire ça.R. Queneau, Zazie dans le métro, Folio, p. 78.3 (…) de l'industriel en tweed, de la bourgeoisie en bas de soie et dessous réduits, de la tata sélect, enfin, en gros, c'est cher, quoi.R. Queneau, Loin de Rueil, p. 143.❖HOM. 2. Tata, 3. tata.————————2. tata [tata] n. m.ÉTYM. 1690, in D. D. L.; onomat. enfantine.❖♦ Vx. Lisière par laquelle on retenait un enfant qui apprenait à marcher. — ☑ Loc. Être encore au tata, en lisière.❖HOM. 1. Tata, 3. tata.————————3. tata [tata] n. m.ÉTYM. 1876; mot d'une langue africaine.❖♦ Enceinte fortifiée dans laquelle vit un chef africain avec ses gens et ses biens.0 (Il sort, emmenant l'homme. Le Roi se tourne vers le peuple.)le roi albouri— L'exil plutôt que l'esclavage !le peuple— Jamais tu ne verras l'envahisseur dans ton tata.Cheikh N'dao, l'Exil d'Albouri, 7 (1967), in Littérature de langue franç. hors de France, p. 140.❖HOM. 1. Tata, 2. tata.
Encyclopédie Universelle. 2012.